
« Par un jour, la cour du prince convia une danseuse, accompagnée de ses musiciens.
Elle fut présentée à la cour, puis elle dansa devant le prince aux sons du luth, de la flûte et de la cithare. Elle dansa la danse des flammes et celle des épées et des lances ; elle dansa la danse des étoiles et celle de l'univers ; puis elle dansa la danse des fleurs virevoltant dans le vent.
Et le prince d'être subjugué. Il la pria de s'approcher. Elle se dirigea alors vers le trône et s'inclina devant lui. Et le prince de lui demander :
- Belle femme, fille de la grâce et de la joie, d'où vient ton art ? Comment peux-tu maîtriser la terre et l'air dans tes pas, et l'eau et le feu dans ta cadence ? »
La danseuse s'inclina de nouveau devant le prince et dit :
- Votre altesse, je ne saurai vous répondre, mais je sais que : L'âme du philosophe veille dans sa tête. L'âme du poète vole dans son cœur. L'âme du chanteur vibre dans sa gorge. Mais l'âme de la danseuse vit dans son corps tout entier »
Khalil Gilbran, La Danseuse
Un peu d'histoire...
La danse orientale est connue comme étant l'une des plus anciennes danses du monde surtout dans les pays du Moyen-Orient (Liban, Egypte, Syrie, Irak, Turquie) et du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie,...). La danse orientale est appelée Raqs al sharqi en arabe et Oryantal dansı en turc d’où sa dénomination de danse orientale.
D’après les historiens, la danse orientale remonterait aux anciens rites de fertilité, associés à la fois à la religion et à l'ésotérisme. Des scènes vieilles de plus de 5000 ans représentent des femmes priant en dansant au rythme du tambourin, un foulard sur les hanches.
Les Français ont découvert la danse orientale lors de la campagne d’Egypte. En effet, les soldats de Bonaparte découvrent alors les danseuses orientales légèrement vêtues et leurs déhanchements langoureux. La société française est alors très puritaine et l’Eglise de l’époque considère la danse comme une marque du démon. Ils associèrent alors de façon absurde la danse orientale à une invitation à la prostitution, ce qui n’est en aucun cas le cas.
Les danses orientales, qui nous viennent du Moyen-Orient, firent leur entrée en Amérique et en Europe dans les années 30 et 40. Les danseuses orientales se produisaient dans les cabarets revêtant de magnifiques costumes brodés de pierres et paillettes, laissant apparaître leur ventre.
La danse orientale est essentiellement dansée par des femmes, qui expriment ainsi leur féminité, leurs sentiments, leurs joies et peines, cependant de plus en plus d’hommes la pratiquent également. La danse orientale est souvent assimilée à la danse du ventre ce qui est erroné puisque tout le corps travaille. Les danseuses orientales ne limitent pas leurs mouvements au bassin, elles doivent faire preuve de souplesse et de tonicité du buste, des bras, des épaules, du bassin, du ventre et des mains.Elle permet de tonifier les cuisses, d'assouplir les articulations, de bien développer les abdominaux et d'entretenir le dos. Certains mouvements amples demandent une souplesse extrême du dos mais l'essentiel réside dans la contraction musculaire, si bien qu'on peut pratiquer cette danse à tout âge en fonction des limites de chaque danseuse ou danseur.
Elle peut utiliser comme accessoire un voile (ou deux : double voile voire plus), des ailes d'Isis (voile plissé), canne (Saidi: inspirée du raqs tahtib masculin avec des bâtons), Melaya Leff (grande étoffe séparée au milieu par une broderie et décorée avec des paillettes dorées ou argentées), sagattes (castagnettes en métal), Shamadan (candélabre porté sur la tête) ...
Les styles:
Il en existe plusieurs styles, dépendant du pays d'origine, et aussi de multiples fusions émergentes. De façon générale, cette danse se caractérise par la dissociation des parties du corps (isolations) qui peuvent bouger indépendamment l'une de l'autre. Cet art compose aussi bien avec les rythmes saccadés que lents et fluides.
On retrouve différents styles : le Baladi et Shaabi (danses populaires), le Raqs Sharqi (la plus répandue mêlant les influences modernes), les folklores (Saïdi, Fellahi, Bambouti...) et également les fusions (flamenco-oriental, tango-oriental, Tribal...)
Sur la trace des Tziganes
Dans les villages égyptiens, on appelle une danseuse professionnelle une "raqasa" (de "raqs al sharqi" (raasa, sans le q est une insulte pour les Égyptiens) ou ghaziya ("envahisseuse des cœurs" et au pluriel, ghawazi). À l'origine, les ghawazi appartenaient à la branche orientale des Tziganes, ou Doms. C'est maintenant un terme générique qui désigne les danseuses en général, et non plus une tribu particulière ou des tribus comme autrefois. Le rôle important qu'ont joué les tziganes dans l'évolution des danses profanes se retrouve dans la langue turque où le vieux terme de danseuse (cengi) vient de cingene (tzigane).
« La vie est comme une Ghaziya, elle ne danse qu'un instant pour chacun. » (proverbe égyptien).
La Danse du harem (Giulio Rosati). Les peintures orientalistes ont contribué à la mauvaise image de la danse orientale dite "danse du ventre" assimilée à la prostitution.
En arabe égyptien, ghawazi signifie envahisseur ou étranger, et il est vrai que les Tziganes ont toujours vécu à la périphérie des villes et en marge de la société.
Leur origine fait polémique, mais il semble qu'elles venaient d'Inde, de la tribu des Nawar ("gitan" en arabe).
La danse orientale, les bienfaits et le périnée féminin.
En plus d'être gracieuse, sensuelle et élégante, la danse orientale permet également de muscler son corps.
Elle améliore la posture et tonifie les muscles, elle prévient l'ostéoporose et renforce les os, elle prépare à l'accouchement (voir périnée ci-dessous), elle réduit le stress, elle permet d'assumer son corps et se sentir plus féminine.
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Elle permet aussi de muscler son périnée. Ainsi, un périnée tonique permet de faciliter l'accouchement, éviter une épisiotomie ou le risque de déchirure
À la suite de l'accouchement, lorsque le périnée a été très étiré et est relâché, faire ces mouvements de déhanchements et d'ondulations du bassin permet de muscler le périnée (nommée rééducation du périnée). C'est donc un sport « conservateur » pour cette partie intime et méconnue du corps. Outre l’intérêt de ce sport pour les femmes enceintes, ce sport est accessible à toutes.